Donner la palabre. Entretiens sur l’improvisation empruntant les voies du Body Weather
Rencontre avec Christine Quoiraud autour de son projet de recherche
le samedi 28 octobre à 18h30 à Re.sources
Le Body Weather Laboratory a débuté au Japon en 1978. Il fut initié par Tanaka Min et développé en laboratoire expérimental avec des danseurs et des non-danseurs. En banlieue de Tokyo les ateliers consistaient au début à explorer le corps en relation avec l’environnement. L’étude du corps était le but des ateliers du laboratoire. On pratiquait toujours à deux, avec un/e partenaire.
Le terme BWL a été traduit par « laboratoire de météorologie du corps ». On étudie, le corps, l’esprit. Les liens de l’un à l’autre, dans un rapport au présent. On étudie les effets du contact au monde par les sens. Il n’y a pas de connaissance à priori. L’approche est expérimentale, sans théorie. Par analogie on peut situer d’autres types de rapports : les os et les muscles, les vitesses du mouvement et le sol, le toucher et ses effets sur la respiration…. Si on élimine un sens, la vue par exemple, quels sont les relais pris par les autres sens pour se situer dans l’espace ? Depuis le Japon, dès fin des années 70, des laboratoires ont essaimé en divers points du monde. Aujourd’hui encore des danseurs continuent la transmission de cette pratique qui n’est ni figée dans ses formes, ni mise en théorie, ni même brevetée. Apportant une modeste contribution à l’histoire de l’improvisation en danse, je donne la parole à six danseurs qui font la narration de leurs parcours d’apprentissages. En dehors du Body Weather quelles autres pratiques ont irrigué ces corps pour qui l’improvisation tient une place centrale ? Ainsi s’étoile une cartographie plurielle mettant en lumière lieux et périodes d’une histoire méconnue. Ma présentation à Re-sources consistera à présenter ce travail de collectage. Elle sera complétée par une pratique douce et par la présentation de documents d’archives.
Christine Quoiraud a fondé le Laboratoire nomade en 1981 et co-organisé des rencontres internationales sous l’égide du Body Weather. Elle a été membre de Maï-Juku, la compagnie internationale de Min Tanaka basée au Japon, entre 1985 et 1990. Les danseuses et danseurs de la compagnie sont à l’origine de la Body Weather farm. Revenue en France, elle performe et improvise dans divers sites et elle développe sa recherche en proposant de grands stages intitulés Corps/Paysage tant en environnements naturels que dans de grandes mégapoles (1994-2000). A partir des années 2000, grâce à une bourse Villa Médicis Hors les Murs, elle élabore une série de projets Marche et Danse conviant stagiaires et publics pour des périodes intensives de marche, de danse et d’improvisation . Aujourd’hui elle contribue à l’histoire de la danse grâce au soutien du CND.